GRUISSAN d'AUTREFOIS
La lagune est une étendue d’eau saumâtre côtière peu profonde séparée de la mer par le cordon littoral de largeur variable.
Dans le sud, on la nomme étang.C’est un abri pour les flamants roses. 200 espèces d’oiseaux habitent la lagune
comme le busard des roseaux, les cigognes blanches et noires, les sternes, les bécasseaux…
Au printemps la température de l’eau augmente, la lumière pénètre plus facilement et favorise le développement
des planctons et des végétaux. Anguilles, daurades, mulets, loupos, soles, barbus viennent y grandir.
En automne, la température de l’eau diminue et les poissons repartent vers la mer.
L’étang de l’Ayrolle en occitan l’estanh de l’airola qui veut dire petite aire fait 1320 ha, de forme circulaire avec un diamètre de 3 à 4 km.
Sa profondeur peut atteindre 1,50 m. Il est situé sur les communes de Gruissan et de Peyriac de mer. Il est inclus dans le périmètre du P.N.R.
C’est le deuxième étang de l’Aude en superficie. L’étang de l’Ayrolle est bordé au Nord par l’étang de Campignol avec lequel il communique par les Goules et l’Île Saint Martin, à l’Est par les salins, le lido de Gruissan plage et des vignes, au Sud par l’Île Sainte Lucie, l’étang de Bages Sigean et à l’ouest la voie ferrée et la Robine. Il communique avec la mer par le grau du Coudoun. Il communique avec l’étang de Campignol par les Goules.
Il a un rôle écologique
- Il régule le flux hydraulique par stockage.- Il a un effet tampon sur la salinité.- Il filtre en aspirant les eaux de ruissellement.
- Il protège de l’érosion grâce à la végétation.- Il est l’habitat de nombreuses espèces de poissons, d’algues, de crustacés,
de mollusques et de certaines espèces d’oiseaux. - Il est zone d’accueil des petits échassiers, des canards, oies, cygnes.
C’est une zone de transition entre les terres et la mer.
Les pêcheurs ont eu de tout temps leurs cabanes au bord de l’étang de l’Ayrolle et non à la plage.
Avant l’aménagement du territoire, elles étaient construites de bric et de broc.
Elles furent démolies dans les années 80 et un petit port a été creusé plus loin et des cabanes de pêcheurs ont été construites en dur.
Dans les cabanes de pêcheurs, il y a 15 à 25 pêcheurs. La vente de poissons se fait le matin : loups, daurades, mulets, soles, anguilles.
On y pêche aussi l’anguille et des coquillages : huîtres, moules, palourdes.
Un petit étal permet aux pêcheurs de vendre leur pêche artisanale : muges, loups, daurades.
La pêche en étang se fait à l’aide de barques appelées à Gruissan « bétous » ou pointu à Marseille
car la barque est pointue à l’avant et à l’arrière et le déplacement se fait à la « partègue ».
Ce n’est qu’après la guerre dans les années 50 que l’on a coupé l’arrière du bateau pour pouvoir installer un moteur.
La pêche à l’anguille se fait par un filet spécial le trabac ou pantanes. C’est un filet mur de 50 m en entonnoir
maintenu par des cerceaux à petites mailles, utilisé en poste fixe maintenu au fond par des ancres et tendu. Le courant entraîne les anguilles qui nagent jusqu’au fond du filet. Les poches sont de plus en plus étroites. La pêche est réglementée.
L’anguille vient de la Mer des Sargasses dans l’Océan Atlantique où elle se reproduit. les œufs éclosent dans cette mer
réchauffée par le Gulf Stream que les larves ou civelles empruntent pour parcourir 5 000 km en 6 mois sans manger
pour venir dans les étangs pour se nourrir. L’anguille reprend la mer en hiver.
Elle est vendue à la consommation locale, restaurants et le reste à un grossiste et elle part vers l’Italie.
Le nettoyage des anguilles n’est pas agréable car il faut enlever le gluant qui entoure sa peau.